La renaissance d'une légende ?Square Enix, un éditeur respecté, ne manque pas de nous rappeler le succès de ses grosses licences d'antan présentes sur les consoles 8 et 16 bits. Ces dernières étant toujours à l'heure actuelle dites légendaires comme, par exemple, la SNES. C'est le cas notamment pour les trois premiers Final Fantasy qui ont eu droit à une réadaptation sur des consoles récentes telles la GBA ou encore la DS. De même pour la série des Seiken Densetsu dont le projet intitulé World of Mana était de remettre au goût du jour l'univers merveilleux de l'arbre de mana, de son épée légendaire, de ses preux chevaliers et des autres magiciennes charismatiques. Un projet qui s'étale donc pour l'instant sur trois chapitres, le premier étant le désormais mythique Sword of Mana sur GBA, les deux autres : Heroes of Mana et Children of Mana. Si le premier, encore peu connu, s'oriente plus vers de la stratégie en temps réel, le second s'éloigne de la saga en combinant Action-RPG et Dungeon-RPG pour un rendu de Hack and Slash assez basique avec ses qualités mais aussi ses défauts.
Chronologiquement, l'histoire se déroule dix ans après les grands cataclysmes de Sword of Mana. Ainsi, sur une île fantastique appelée Illusia et située au centre du monde, se forme une toute nouvelle génération de défenseurs de mana élus par la déesse, dont le but est bien entendu de préserver la pérennité de l'arbre de mana ainsi que d'éviter que l'épée légendaire ne tombe entre de mauvaises mains. Dès lors vous avez la possibilité d'incarner, tout au long de l'aventure, un héros aux caractéristiques propres, parmi quatre protagonistes allant bien entendu du redoutable magicien sensible aux attaques physiques à la grosse brute "je-bourre-dans-le-tas", tout en passant naturellement par un épéiste servant de juste milieu et de choix raisonnable pour faire ses premiers pas dans le jeu. On notera que chacun des personnages se caractérise par la différence de ses statistiques telles que la sagesse, l'endurance, la dextérité... Ainsi c'est à vous de voir si selon votre pratique, il est plus judicieux d'incarner un héros propre à être envoyé au front ou au contraire à éliminer les divers ennemis en combat éloigné grâce à plusieurs sortilèges liés à huit esprits différents que l’on peut invoquer. Des créatures qui bien entendu puisent leur énergie par le biais des différentes ressources naturelles qui bercent le monde d'Illusia comme le feu, la terre, l'eau, le vent, les plantes... Les adeptes de la série ne seront donc pas dépaysés car il est bien question de retrouver Athanor, Gnome Ondine, Ombre, Dryade, Luna, Sylphide et Brindille, des invocations aux attaques défensives et offensives propres.
Des qualités mais aussi de gros défauts ...Le problème est que lors de la traversée d'un donjon, il n'est possible que de transporter qu'une seule de ses créatures, signifiant ainsi que pour changer d'esprit, le joueur est obligé de rentrer au village. Ce dernier en revanche ne s'avère qu’être l'unique point de repos du jeu, ce qui n'est pas très coutume dans un RPG. On notera aussi la disparition des classiques voyages sur la carte du monde, limitant ainsi les temps d'action à seulement quelques donjons très linéaires voire même répétitifs. En effet, et c'est bien là le gros point noir du jeu, les donjons manquent cruellement d'originalité. Il est question pour chacun d'entre eux d'éliminer un maximum de monstres de façon assez bourrine pour récupérer une Glem Drop, une sorte de clef ouvrant l'accès à un portail permettant d'aller à l'étage suivant. Bien entendu, par moment, il faudra actionner un interrupteur donnant l'accès à certaines plates-formes ou encore casser des pots pour trouver le Glem Drop dissimulé. Mais ces quelques détails minimalistes n'ont pratiquement aucune répercussion sur la difficulté du jeu qui s'avère bien trop facile. S'il est fréquent de mourir par bêtise, il en est beaucoup moins de rester bloquer dans le jeu vu que la mort de son personnage ne pénalise pratiquement pas la progression du joueur. En effet, le héros sera téléporté dans le village avec toute sa vie, son argent, son expérience et ses objets. En revanche, il sera question de trouver la motivation pour recommencer le donjon déjà fraîchement entamé. Autant par moment certains monstres lors d'un encerclement peuvent vous donner du fil à retordre, autant les boss de fin de donjon sont d'une simplicité telle qu'une demi minute peut suffire pour les battre. On notera quand même la présence d'un bon nombre de sous-quêtes à réaliser dans les différents donjons après avoir discuter avec certains villageois. Bien qu’elles s’avèrent d'une utilité remarquable pour gagner de l'argent, de l'expérience ou encore parfois certains objets rares, il est dommage de constater qu’elles n’ont que peu d'influence sur le scénario.
De plus, un système de gemmes fait aussi son apparition, permettant au joueur d'augmenter les capacités de son personnage de façon assez bien pensée. Ainsi certaines gemmes vous permettront de décocher trois flèches en même temps là où d'autres utiliseront un objet de soin automatiquement, ou encore, tout simplement, augmenteront vos statistiques. Une très bonne idée de la part de Square Enix, surtout lorsqu'il est question de fusionner ces dernières pour obtenir une gemme plus grosse et plus puissante. Les amateurs de RPG seront donc ravis de fouiller de fond en comble les différents donjons pour aller à la recherche de gemmes spécifiques et d’objets rares dans le but de faire de leur héros un véritable demi-dieu.
Square Enix et son coup de crayon impérissableL'éditeur japonais s'avère être très fort sur la réalisation du soft. Avec des décors et des couleurs magnifiques, Children of Mana ravira les amateurs de RPG old-school. En plus de cela, Square Enix n'a pas oublié de glisser quelques animations très agréables pour les yeux, comme par exemple de courtes cinématiques en 2D plongeant le joueur dans le scénario intense et palpitant du soft. Même si l'écran tactile n'est que très peu exploité, on ne peut pas en dire de même pour le double écran. En effet, le rendu est assez bien foutu puisque lors des combats il est rapidement possible au joueur de circuler dans son inventaire pour ainsi utiliser un objet de soin ou encore s'emparer d'une arme (allant de l'épée au marteau en passant par l'arc à flèches et la chaîne selon la situation). Certains regretteront peut-être qu'il soit seulement possible de modifier son équipement dans le village ainsi que tous les 3 étages d'un donjon, ce qui oblige donc le joueur à se débrouiller malgré son piètre équipement. On notera que Kenji Ito, déjà compositeur de Sword of Mana, a pondu là de très jolies mélodies donnant au jeu un aspect beaucoup plus féerique, parfois même saisissant lorsqu'il est question de passages importants dans le déroulement du scénario. Pour finir, il est possible de jouer à Children of Mana en réseau avec des amis qui disposent chacun d’une cartouche pour former des stratégies de groupe. Il devient alors possible d’utiliser son coéquipier comme un projectile pour affaiblir un plus grand nombre d'ennemis d'un coup. A noter que lors des parties multijoueurs, la difficulté du soft change quelque peu, ce qui n'a pas vraiment d'influence sur la durée de vie du jeu trop limitée pour un RPG.
Point complet
Avec des donjons répétitifs et une durée de vie ne dépassant pas la quinzaine d'heures, Children of Mana n'a pas le statut de hit comme l'a été son ancêtre sur Super Nintendo. En revanche, on ne peut pas dire que le soft de Square Enix ne nous fera pas passer de bons moments car malgré un gameplay peu constructif, la réalisation du jeu nous plonge dans un contexte palpitant, donnant l'envie au joueur de progresser dans son aventure. Les nostalgiques de la série seront certainement déçus de ne pas retrouver dans cette version DS la lumière qui les avait fait rêver par le passé, en revanche certains y trouveront quand même un plaisir de refaire les différents niveaux ainsi que toutes les quêtes à la recherche d'expériences et d'objets rares. Il vous est conseillé donc de bien y réfléchir avant d'investir dans ce soft dont les défauts, biens présents, en rebuteront plus d’un.
13/20On a adoré :
- Les décors
- Les cinématiques
- Les mélodies signées Kenji Ito
- Le système des Gemmes
- L'univers World of Mana
- Le mode multijoueur
On n'a pas aimé :
- Des donjons répétitifs
- Un jeu bien trop facile !
- Trop court pour un RPG
- Où sont passés les villages ?
- Et les déplacements sur la carte ?
- Ca ne vaut pas Secret of Mana