NINJA GAIDEN 3 RAZOR'S EDGE [18+]

AVERTISSEMENT : Ninja Gaiden 3 Razor's Edge étant un jeu PEGI 18 et contenant des scènes extrêmement sanglantes, certaines images seront sous balises spoiler.

Ninja Gaiden est une série qui ne date pas d'hier. En effet, le premier jeu, Shadow Warriors / Ninja Gaiden, est paru en 1988 sur plusieurs supports (Arcade, NES, Amiga, Atari ST...) et à connu de nombreuses suites jusqu'à aujourd'hui. L'une d'elle à eu la bonne idée d'être disponible sur WiiU : Ninja Gaiden 3 Razor's Edge, version revue et enrichie de la première mouture de Ninja Gaiden 3 sortie à l'origine sur PS3 et XBOX360, et qui sortira un peu après la version WiiU sous sa version Razor' Edge sur ces supports (sympa pour les premiers acheteurs sur ces consoles...).

Ninja Gaiden 3 Razor's Edge (NG3RE), qu'est ce que c'est ? Si vous ne connaissiez que la version NES qui était un jeu d'action plateforme, de l'eau à coulé sous les ponts. Si la partie plateforme, bien que réduite, existe toujours un peu, la licence s'est réorienté vers une version moderne de beat'em all.

Je pourrais m'efforcer de vous raconter l'histoire qui a été brodée au fil des niveaux pour donner un semblant de cohérence à notre voyage autour du monde, mais ce serait un peu peine perdue. D'une part car le délire va assez loin avec une progression de l'histoire abracadabrante (mais sympathique) et pas forcément facile à suivre, mais d'autre part car l'intérêt de ce type de jeu est ailleurs : un bon gros défouloir.

DU SANG ET DES LARMES

Une fois l'écran de titre dépassé, NG3RE propose de débuter une nouvelle partie ou d'en charger une sauvegardée déjà existante du mode histoire. Ce mode principal est complété par le mode défi chapitre qui permet de rejouer n'importe quel niveau de son choix avec le personnage de son choix, ce qui est une très bonne idée car cela permet de s'entrainer et de progresser. Le mode Contrée Ténébreuses propose un certains nombres de défi (25 par tranches de difficulté pour un total de 100) ou il faut survivre dans des "arènes"  à des vagues d'ennemis allant du simple trouffion aux boss. Un mode permettant de jouer en coop online ou d'affronter des joueurs en combat existe, mais évidemment, il n'y a jamais personne, on n'est pas sur Mario Kart et c'est bien dommage car il y avait un réel intérêt à proposer un mode coop en ligne (le coop local n'étant pas possible), le jeu étant carrément corsé...

En effet, si vous n'aimez pas les jeux un minimum difficile, vous risquez de souffrir, voir de péter un cable et ça pour plusieurs raisons :

la première raison, c'est que NG3RE ne se joue pas comme un beat'em all classique à la Final Fight/Street Of rage ou à la Warriors Orochi 3 Hyper dans lequel on se défoule en massacrant tout se qui se trouve à porté de poing ou d'arme. Non, ici on se défoule, mais bien souvent, on se sens plus lapin que chasseur. Si l'ennemi de base ne pose pas de problème, on se fera littéralement harceler par des ennemis équipés de lance roquettes ou autres projectiles du même acabit.

Un(e) contre tous:

On se retrouvera aussi à plusieurs reprises face à des hélicoptères et autres véhicules volants (ou pas) nous bombardant de missiles. Du coup, NG3RE est injouable tant qu'on n'a pas compris que le bouton d'esquive qui permet d'effectuer des glissades (et aussi, dans une moindre mesure, de se mettre en garde) est primordial.

La bonne nouvelle, c'est qu'on a pas besoin de tapoter dessus, il suffit de laisser son doigt constamment appuyé dessus (votre bouton ZL vous remercie !). Au passage, comme d'habitude pour les jeux exigeant d'appuyer frénétiquement sur ses touches, je vous recommande de jouer sur le WiiU Pro contrôler afin d'économiser le Gamepad ainsi que pour avoir un confort de jeu plus important.  

Pour un peu détailler les contrôles, nous avons le stick gauche pour diriger le personnage et le stick droit pour déplacer la caméra autour du personnage. Une pression sur le stick droit permet de savoir ou aller si on est un peu perdu lors de ses premières parties (un peu comme l'œil de The Conduit sur Wii). La croix directionnelle permet de changer d'armes et de Ninpo (technique spéciale). Le bouton A permet de lancer des shurikens, utile uniquement dans certaines circonstances. Le bouton B permet de sauter. le bouton R permet de recentrer la caméra, le bouton L permet de viser (et de tirer par exemple à l'arc sur les hélicos par exemple). ZL seul permet de se mettre en garde, ZL + direction permet de glisser (esquive). Le bouton + permet de faire pause et le bouton - d'accéder à ses compétences de Ninja. Les attaques "classiques" se décline sur les boutons Y (coup furtif) et X (coup puissant). Le Ninpo se déclenche en appuyant sur les bouton A+X quand votre jauge vous le permet. Le bouton X maintenue permet de déclencher une attaque dévastatrice (plus vous appuyez longtemps, plus l'attaque sera puissante) permettant de venir à bout de quasiment tout ennemis ou groupe d'ennemis un peu coriace (hors boss). Enfin, lorsque votre personnage est entouré d'une aura rouge, une pression continue, mais furtive sur le bouton X déclenchera à peut près la même chose que précédemment mais sans attendre de charger l'attaque et en puissance maxi.

La seconde raison est que le jeu est difficile. Il demande une bonne connaissance des mouvements et attaque de notre personnage mais aussi des pattern et pouvoir des ennemis et des boss (qui sont la plupart du temps assez infernaux). Il n'est pas rare de devoir se battre contre une dizaine d'ennemis simultanément alors que bien planqué dans un coin de la map, on nous canarde avec des lances roquettes. Evidemment, ces ennemis doivent être vos cibles prioritaire pour pouvoir vous battre tranquillement. mais même sans cela, il est difficilement concevable de jouer sans le bouton d'esquive constamment enfoncé. La plupart des ennemis qui vous attaquent nécessitent d'esquiver pour contre attaquer. Sinon, vous allez crever très très vite. Vous comprendrez mieux le titre du sang et des larmes quand je vous dirai que les ennemis sont aussi composés de monstres qui n'ont plus rien d'humain et qui sont de redoutables combattants qui viennent en nombre et mélangés (plusieurs types en même temps). Si à cela vous ajoutez que tout va à 100 à l'heure, le jeu étant ultra dynamique, qu'il n'y a pas beaucoup de temps morts, et que les combats s'enchainent jusqu'à plus soif avec une difficulté qui monte crescendo, vous vous retrouverez devant un jeu exigeant et assez éprouvant.

D'ailleurs, ne vous y trompez pas, le jeu ne propose qu'un mode Normal déjà bien costaud, un mode difficile (pour les fous) et un mode extrême à débloquer (pour les gros psychopathes) dans tous les modes de jeu à l'exception du mode Histoire. En effet, le mode histoire propose quand même un mode facile qui permettra à n'importe qui de finir le jeu (et j'ai envie de dire heureusement car sinon certains n'aurait peut être jamais passé le second, voir le premier niveau) : lorsque votre vie est trop basse, votre joueur esquive automatiquement toutes les attaques, même les plus fulgurantes. J'ai envie de dire que cet éclair de lucidité des développeur est clairement le bienvenu. Car on n'a pas (ou plus) forcément envie de se mettre en mode champion du monde à chaque partie et on a parfois juste envie de se faire une partie pépère histoire de se défouler.

par contre pour débloquer certaines choses (notamment les costumes alternatifs), il faudra impérativement se frotter à des défis en mode normal minimum. Personnellement, j'ai trouver une technique qui fonctionne fort bien : maintenir ZL+direction et bouriner le bouton X. La plupart du temps, ça passe. On n'a quasiment besoin que de ça. rarement plus. Parfois un enchainement Y/X (qui permet de faire moult attaques combos différentes), parfois une attaque chargée, mais globalement, les défis les plus faciles passe sans trop de problèmes. De même que la majeure partie des niveaux. Reste les boss ou c'est une autre paire de manche.

DU SANG ET DES HEROINES

Le héros de la série, Ryu Hayabusa est épaulé par 3 héroïnes bien connues de la série ou de celle des Dead or Alive : Kasumi, Ayane et Momiji, chacune avec un style de combat différent.

Avec Ryu, cela fait 4 style différents avec des armes différentes auxquelles s'ajoutent la possibilité de troquer son sabre contre 5 autres armes comme une faux ou le baton lunaire...  
C'est un plus non négligeable car la rejouabilité en est ainsi renforcée.

De plus, les 4 protagonistes ont un charisme et un character design à toute épreuves. Poses stylées et costumes classes sont de rigueur. D'ailleurs il est amusant de constater que pour une fois que les petits maillots pouvaient se justifier dans un jeu de combat (en effet, les gerbes de sang éclaboussent la peau du héros et des héroïnes avec un rendu du plus bel effet, malheureusement moins visible sur les vêtements), ils ne sont pas employés. Certes ça aurait été du grand n'importe quoi, mais Onechanbara le faisait bien après tout. Cela dit, contrairement à ce dernier, NG3RE est beaucoup plus sombre et ne laisse pas place à la déconnade.

Le mode histoire n'est jouable qu'avec Ryu (sauf dans certains niveau ou on vous impose une héroïne), mais tous les niveaux étant jouables avec n'importe quel personnage dans le mode défi, ça n'a pas trop d'importance. il est même possible d'incarner un Ninja lambda dont on fera monter progressivement les niveaux de compétence.

DU SANG, DU SANG ET DU SANG !!!  

Finalement, si j'ai beaucoup pesté au début du jeu, le temps de comprendre son fonctionnement, le jeu devient assez jouissif une fois qu'on le maitrise un minimum. Cela dit si on arrive par s'amuser et à découvrir le côté fun du jeu, on retiendra finalement que le jeu est extrêmement gore avec du sang qui gicle de partout par hectolitres (avec le recul, on se dit qu'il est bien loin le temps de Mortal Kombat censuré sur Super Nintendo), des ennemis découpés en morceaux avec bras, jambes, têtes et torses qui volent. Bref un défouloir pour adulte adepte du 22ème degré et de l'exagération à outrance dans son aspect visuel (multitude d'effet de lumières et de sang) comme dans sa difficulté.

MORTAL KOMBAT, C'EST DISNEYLAND A COTE:

D'ailleurs, il est un peu dommage de ne pas avoir inclus un mode facile dans tous les modes de jeu car au final, seuls les plus acharnés et persévérants jouiront de la quasi-totalité du jeu. Je n'ai rien contre la difficulté en elle même tant que ça reste jouable, mais là elle me semble un peu excessive. Pourquoi ne pas laisser le choix aux joueurs ? Vous aimez la difficulté ? choisissez difficile ou extrême, vous débutez ou vous voulez juste vous défouler ? Choisissez facile ou normal. Mais non. A croire que le jeu ne s'adresse qu'à une partie des joueurs et pas l'autre.
Autre aberration, le déblocage de costume qui n'est pas possible de débloquer autrement qu'en jouant en normal (Ce qui pour une bonne partie des joueurs est déjà trop exigeant d'après moi). J'ai quasiment 25 ans de jeux vidéo derrière moi, je ne débute donc pas. Je suis très loin d'être le meilleurs joueurs du monde, mais je me défend en général. En tout cas, j'estime être dans la moyenne. Et j'ai déjà eu du mal en normal alors qu'il s'agit d'un de mes genres de prédilection.

En cause probablement une mécanique de jeu inhabituelle et qui ne laisse pas place aux erreurs. Je me dit que les costumes que j'ai débloqué ne seront pas accessible à tous les joueurs et c'est dommage. Pourquoi ne pas inclure une deuxième possibilité de déblocage aux joueurs moins expérimentés ou performants en proposant le déblocage automatique des costumes sous conditions comme par exemple avoir dépassé au moins 100h de jeu et avoir tué au moins X ennemis. Ainsi les bons joueurs auront débloqué les costumes à plus ou moins brève échéance, les autres en bénéficieront malgré tout un peu plus tard. Car là en l'occurrence, ils paient pour le même jeu, mais ils n'en bénéficient que partiellement, ce qui en un sens est très frustrant. Alors je sais, ça à toujours été comme ça, mais ce n'est pas une raison pour évoluer.  

Aujourd'hui, je n'ai plus forcément le temps ni l'envie de passer des heures à apprendre des pattern de Boss ou d'ennemis pendant des heures comme autrefois. C'est pourtant ce qui vous attends dans ce jeu. Vous voilà prévenu.

GAMEPLAY ET ASPECT TECHNIQUE  

En dehors de la difficulté souvent frustrante et qui souffre de pics qui frôlent parfois l'inhumain, le jeu reste très agréable à jouer (ce qui rend l'absence de difficulté intermédiaire ou adapté au plus grands nombres d'autant plus dommageable). Les personnages sont très fun à diriger, souples, rapides, avec des coups variés (et très sanglants donc). Certaines phase vous demandent même d'effectuer des "wall jumps" avec une facilité déconcertante (à l'opposé des phases d'escalade assez pénibles et mal foutues, il suffit de presser B plusieurs fois). Lors de certaines occasions, des QTE très basiques (sauter, esquiver) viendront ponctuer les phases de jeu, mais cela reste assez discret. Ces actions apparaissent la plupart du temps lors de boss géants ou dans des phases de fuites (qui parfois est la seule alternative laissée au héros). Globalement, on arrive à faire ce que l'on veut et les coups s'enchainent très très bien sans difficulté particulière. De ce côté pas de problème, le fun est là !

Le bestiaire est aussi assez varié et si au début on affronte des ninjas lambda et autres personnages au look de terroristes, on découvre vite des ennemis beaucoup plus fort avec des pouvoir pas toujours très réglos et qui font très mal. Entre les ennemis invisibles dans leurs déplacement, les mages qui se téléporte et qui peuvent vous pomper vie et barre de Ki (dégueulasse, c'est cheaté !), des espèces de serpent de type "méduse", des espèces de gorilles à la chope surpuissante, des boss qui vous tirent des lasers avant de se transformer en une sorte d'araignée géante, des mecs en jetpack, des mutantes à la Resident Evil, des avions, des hélicos, et un boss de fin d'anthologie... il y a de quoi transpirer.

Si Ryu, Kasumi, Ayane et Momiji sont visuellement très réussis pour ne pas dire superbes, les ennemis sont quand même plus sommaires, quoique corrects dans l'ensemble. Par contre les décors sont très inégaux et assez souvent ils sont plutôt moches et relativement vides. On appréciera d'autant plus les passages qui offre un panorama plus chatoyant et agréables, mais on aurait aimé un peu plus de constance dans la qualité des décors. Globalement, la relative morosité de la plupart des décors est compensée par la débauche d'effets de lumière (lors des coups spéciaux par exemple) et du sang qui gicle de partout.

Par contre lors de certains passages, j'ai noté des gros ralentissement (alors que le jeu est globalement assez fluide) et bizarrement, pas dans les moment les plus exigeant en matière d'affichage. Il y a des boss (ou des demi boss) qui font tout l'écran et qui tourne parfaitement. Bizarre. Cela dit, cela reste assez marginal.

A noter que dans chaque niveau, il y a des objets cachés (scarabées et cranes) qui permettent de débloquer des compétences et autres.

Quelques cinématiques entrecoupent les niveaux. Rien de génial, mais elles ont l'avantage d'être distiller avec parcimonie, contrairement à bon nombre de production occidentales actuelles (Ubisoft, Activision, pour ne citer que ces sociétés qui n'ont pas compris qu'un jeu vidéo, ce n'était pas un film sur DVD coupées de séquences vaguement jouables...)

L'ambiance sonore est assez discrète (en dehors des cris des protagonistes) mais réussie. Si les textes à l'écran sont en français, on peut choisir entre des voix anglaise ou Japonaise. Ne supportant pas les doublages anglais qui sont souvent complètement médiocre (Vous avez déjà essayé de regarder un épisode de dragon Ball Z en anglais, c'est insupportable ! Et dire que certains critique systématiquement les versions françaises, on croit rêver), j'ai donc opté pour les voix japonaises et là, c'est top moumoute.

Notons que les différent stages du mode histoire offrent la possibilité de sauvegarder sa progression à certains endroits (un oiseau noir fait office de point de sauvegarde). Dans le mode contrée ténébreuses il faudra en revanche se taper toutes les vagues jusqu'ç la fin en espérant qu'il n'y a pas un autre ennemis ou boss derrière la vague qui vient de nous faire morfler.  

CONCLUSION  

Ninja Gaiden 3 Razor's Edge n'a finalement qu'un seul défaut : ne s'adresser qu'à un public bien particulier sans essayer d'élargir son public. La difficulté s'avèrera frustrante pour la majorité des joueurs et même les habitués rencontreront certaines difficultés (d'après ce que l'on peut lire sur le Miiverse). Quel gâchis ! Car le jeu est aussi excessivement sanglant qu'il est fun à jouer une fois le système de l'esquive permanente compris. Certains écueils auraient pu aussi être évités comme la récurrence intempestive des lances roquettes. Reste un jeu rythmé, tantôt frustrant, tantôt jouissif qui aura eu quand même la lucidité de proposer un mode histoire terminable par tous grâce à son mode "héros" (le mode facile qui permet d'esquiver tout automatiquement et donc d'être immortel, en quelque sorte). On peut par ailleurs switcher de mode de difficulté en court de stage.

Pour moins de 20 euros, je ne regrette pas mon achat, mais il m'est difficile de le recommander à tout le monde malgré tout. Il vaut mieux s'avoir précisément à quoi s'attendre avant de se décider de lancer dans l'aventure. Si possible, essayez le avant chez un ami.

Et si ça vous intéresse, voici ce que ça donne en mouvement sur la moitié du premier niveau, jusqu'au demi-boss. Ce niveau est extrêmement facile comparé aux autres et aux surprises qui vous attendent (je veux dire "pas forcément bonne pour votre barre de vie les surprises...") :


LES +
- Maniement aux petits oignons
- Ultra dynamique et fun malgré la difficulté
- 4 persos assez différents, superbes, et disposant d'armes variées.
- Contenu très correct (mode histoire d'une bonne longueur + défis...)

LES -
- Terriblement exigeant et difficile, rendant le jeu souvent frustrant et inaccessible au plus grand nombre
- décors assez inégaux, pauvres globalement, sans être vraiment complètement hideux.


[strike]Fiche techniques :[/u]
Editeur : Tecmo
Développeur : Team Ninja
Type : Beat'em all
joueurs : 1 en solo, jusqu'à 8 joueurs en ligne (mais le service est désert)
Sortie : 11 janvier 2013
Version : voix anglaises ou japonaises, textes en français
Classification : Déconseillé aux - de 18 ans